Lumière sur un éditeur : Les éditions Maurice Nadeau
Maurice Nadeau
Né en 1911, il a connu Aragon, Breton, Prévert. Il tire de ces
rencontres une Histoire du Surréalisme publiée en 1945 qui sert
encore aujourd'hui de référence.
Il entre à la Libération dans le journal issu de la Résistance Combat dirigé par Albert Camus dont il va tenir la page
littéraire durant 7 ans. René Char, Claude Simon, Henri Miller, pour ne citer qu'eux, y seront révélés ou défendus. Céline lui-même, confiné dans son
exil, pourra y trouver un appui. "Les écrivains ont le droit de tout
écrire".
Longtemps directeur de collections chez de grands éditeurs comme
Corréa-Buchet-Chastel, Julliard, Denoël, le Mercure de France ou Robert
Laffont, il fonde sa propre maison d'édition en 1976.
Les éditions Maurice Nadeau
Découvreuse de talents en littérature, La maison d'édition a
permis la publication en France des premiers ouvrages de
nombreux écrivains comme ceux de la Beat Generation, Jacques Kerouac et
Lawrence Ferlinghetti, Les Choses de Georges Perec, prix
Renaudot 1965, les poèmes de Pier Paolo Pasolini ou encore Les Récits de
la Kolyma de Varlam Chalamov dont s'est inspiré Soljenitsine pour
écrire son histoire du Goulag.
Elle a publié aussi la trilogie d'Henry Miller, Sexus, Plexus, Nexus, malgré la censure qui sévissait dans l'après-guerre.
Les Éditions Maurice Nadeau ont publié
les inédits d'Henry James, l'écrivain sud-africain Coetzee (prix Nobel
de littérature 2003) et continuent à éditer de jeunes auteurs.
à la Carline
Nous avons voulu mettre en avant cet éditeur qui nous semble incontournable par la qualité de son catalogue. Parmi une sélection d’œuvres que vous pouvez trouver à la carline, l'ouvrage Bleu comme la glaise de Laure Fardoulis parle de l'installation d'artistes et d'intellectuels dans le Lubéron à partir des années 50.
"Au début des années cinquante, des artistes et des intellectuels
s’installaient dans le Lubéron, achetant des ruines qu’ils rénovaient,
au hasard de leurs moyens. Les paysans avaient déjà regagné les plaines,
plus clémentes, cédant des demeures abandonnées, égarées sur les
hauteurs. Mon père fut l’un de ces intellectuels. Nous, les enfants,
devions obéir aux lois de ces pionniers, adopter leurs rêves et nous
investir dans les ruines. Les théories poétiques de mon père
avaient-elles trouvé un écho ?"
à découvrir...