Rencontre avec Catherine Poulain jeudi 19 mai à 19h
Aventurière dans l'âme, Catherine Poulain a multiplié les voyages, s'est
passionnée pendant 10 ans pour la pêche en Alaska, et vit aujourd’hui entre les Alpes de Haute-Provence et le Médoc, où elle est
respectivement bergère et ouvrière viticole.
Le Grand Marin est son premier roman publié aux éditions de l'Olivier
Partir. Pour oublier la grisaille des jours, la routine
d’une vie toute tracée, la douleur des pertes irréparables.
Partir aussi pour
se sentir vivant, pour éprouver l’ivresse d’une nouvelle légèreté, pour tester
ses limites, connaître ses ressources intimes.
Partir pour voir le ciel des
autres, et repousser son horizon à l’infini.
Partir, nous sommes nombreux à en
rêver, et bien peu à le réaliser. Alors qu’aujourd’hui le mot voyage appelle
quasiment automatiquement l’épithète organisé, les semelles de vent ne sont
plus un article très prisé.
C’est dorénavant à la télévision, vautré dans son
canapé, que l’on découvre les terres inconnues.
Mais, parfois, quelqu’un boucle
son sac et s’en va. Sans tambour ni trompettes, juste parce que c’est devenu
nécessaire, parce que rester signifierait mourir à soi-même.
Ceux-là,
celles-là, emportent alors au bout du monde cette part de nous qui obstinément
s’échappe et rêve encore un peu.
Un livre incroyable pour une histoire qui l’est aussi. Le Grand Marin qui vient de paraître aux éditions de L’Olivier
est le premier roman écrit par Catherine Poulain.
Petit bout de femme dure à la
douleur, obstinée à préserver sa liberté et sa solitude, elle est partie, un
jour de 1993, de Manosque, sa ville qui l’étouffait, vers la dernière
frontière, celle du grand nord. L’Alaska, elle en rêvait. Elle avait déjà bien
parcouru le monde avant, travaillé dans une conserverie de poissons en Islande,
dans un bar à Hong Kong, sur un chantier naval à Seattle, ramassé des pommes au
Canada.
Mais là c’était embarquer qu’elle voulait, et aller pêcher dans le
Pacifique Nord. Et c’est ce qu’elle a fait, dix années durant.
Expulsée parce
que sans papiers, elle est revenue à ses moutons, bergère en Haute Provence
pour la transhumance, et ouvrière viticole en Gironde le reste de l’année.
Depuis toujours Catherine Poulain jette des mots sur des petits carnets. Un
premier livre est né, d’autres suivront, c’est inévitable et c’est tant mieux.